Interview de Carine Tardieu par Pascale Rey

Mes amis les Cinéphiles,

Je vous l’avais dit que toute l’équipe se tenait au taquet et en express ce soir nous est arrivé un très bel interview. Notre Pascale a fait parler Carine Tardieu, réalisatrice du film ” Du vent dans mes mollets ” qui sort ce mercredi à Sierre (on vous veut tous!) Bonne lecture!



1) Votre film “du vent dans mes mollets” a été écrit en collaboration avec Raphaëlle Moussafir et pourtant on a le sentiment que c’est à nouveau un film très personnel que vous nous livrez!.. comment s’est passé la naissance de ce projet? et pourquoi cette collaboration?

Il y a 2 ans et demi, une amie libraire m’a offert la bande dessinée de Raphaële. Celle-ci m’a bouleversée non seulement parce qu’elle m’a fait rire et pleurer, mais aussi parce qu’elle était incroyablement proche de mon propre univers. J’avais le sentiment que j’aurais pu l’avoir écrite moi même ! Le hasard a fait que j’ai rencontré Raphaële dans un salon du livre quelques semaines plus tard, et il se trouve que par hasard, Antoine Rein et Fabrice Goldstein, producteurs, lui avaient évoqué mon nom pour une potentielle adaptation de son roman. Intriguée Raphaële a assisté à la projection de “la tête de maman”, mon premier long-métrage, organisée par le salon du livre. Elle a eu à son tour un coup de coeur pour mon film… Notre rencontre était scellée, nous ne pouvions pas ne pas travailler ensemble à l’adaptation des mollets !

2) D’où vient l’idée du titre?

Cette expression est tirée d’une lettre qu’écrit le personnage de Rachel à sa pédopsychiatre à la fin du roman… Mais je préfère n’en rien dévoiler… En cas de doute, sachez juste qu’il ne s’agit pas d’un film sur le vélo !!

3) Je crois savoir que ça a été un tournage très harmonieux… tous les comédiens n’ont cessé de dire dans des interviews à quel point ils ont apprécié ce tournage. A quoi attribuez-vous cette magie?

Je dirais en premier lieu, à la nature même du scénario. Les techniciens comme les acteurs ont tous accepté de participer à ce film avant tout parce que cette histoire les touchait profondément, ils y ont mis tout leur coeur… Aussi, je tenais à ce que Anna et Juliette, les deux héroïnes du film, âgée d’à peine 9 ans, baignent dans une ambiance sereine et bienveillante, j’ai donc pris soin de m’entourer de personnes non seulement talentueuses, mais aussi généreuses et sympathiques. Avec une pareille équipe autour de moi, j’étais détendue et heureuse, le cercle était vertueux…

4) Une petite anecdote pour les futurs spectateurs de Sierre?

Je me souviens du premier jour de tournage d’Isabella Rossellini. Toute l’équipe était un peu impressionnée par son arrivée sur le plateau, sauf Juliette Gombert, la petite fille qui interprète Rachel, qui ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Alors que nous étions en train de tourner ce long dialogue où la pédopsy apparaît dans la chambre de Rachel, Isabella a oublié un bout de phrase et spontanément, Juliette lui a soufflé son texte ! Isabella l’a remerciée et a repris leur dialogue le plus naturellement du monde. C’était drôle et touchant de voir cette fillette de neuf ans aider cette grande actrice à ne pas perdre le fil !…

5) “Du vent dans mes mollets” a eu beaucoup de critiques très positives depuis sa sortie… quelle est celle qui vous a le plus touchée?

Hier j’ai lu cette phrase dans le figaro mag “Démaquillée jusqu’à l’âme, Agnès Jaoui est formidable”. Je trouve la métaphore très juste et tellement méritée ! Agnès est une actrice généreuse et entière, j’ai été excessivement touchée qu’elle me fasse à ce point confiance et qu’elle s’abandonne ainsi au personnage de Colette.

6) Le film sort à Sierre ce mercredi et le public sierrois a déjà eu la chance de voir deux de vos courts-métrages (“L’aîné de mes soucis” et “les baiser des autres”) ainsi que votre premier long-métrage “La tête de Maman”… vous avez aussi échangé avec un public d’enfants à Sierre sur vos courts-métrages et les dédicaces de vos livres… quel est votre meilleur souvenir de vos différents passage à Sierre?

J’en ai beaucoup ! Je me souviens particulièrement de cette projection de mon court-métrage “l’aîné de mes soucis” devant des centaines d’enfants et de leurs réactions si spontanées et souvent très matures. C’est cette immédiateté que j’aime chez les mômes, cette manière qu’ils ont de réagir avec passion, sans prendre le temps de se demander si leurs questions vont être intelligentes ou bien formulées. Qu’ils aient aimé ou pas un film, ils sont toujours sincères !
Et puis évidemment, il y a l’ambiance, l’accueil, et la cave à vin de dreamago…!

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